Exposition Le paysage à Rome entre 1600 et 1650 - Cabinet de dessins Jean Bonna, ENSBA, Paris

Une exposition présentée au Cabinet des Dessins Jean Bonna, Beaux-arts de Paris (11 février - 2 mai 2014)

Publié le Wednesday 05 March 2014



Rome devient, au début du XVIIe siècle, un lieu de prédilection pour les artistes européens. Elle attire par ses richesses antiques ainsi que par la présence exceptionnelle d'une communauté internationale qui découvre la lumière et la campagne romaines.


rome-1.jpgClaude Gellée, dit Le Lorrain (1604-1682), Études d'arbres, Plume, encre brune, lavis brun, quelques traits de pierre noire. (c) ENSBA de Paris - Jean-Michel Lapelerie
La ville offre une diversité qui suscite chez les artistes italiens, mais aussi étrangers, une vive émulation.

De nouvelles approches se mettent en place tout au long du siècle, notamment l'apparition du paysage idéal.

L'exposition s'interroge sur la manière dont les artistes ont appréhendé cette ville et ses environs, à travers la collection des Beaux-Arts de Paris.

La découverte de Rome commence par ses célèbres ruines antiques, son forum, qui sont représentés à travers le genre de la Vedute. La deuxième appropriation de la ville et ses environs passe par les promenades que les dessinateurs entreprennent.

rome2.jpgCornelis van Poelenburch (1594-1667), Ruines du Mont Palatin et du cirque Maximus à Rome, Plume, encre brune et lavis brun (c) ENSBA de Paris - Jean-Michel Lapelerie
La plupart du temps, les artistes affrontent la réalité, étudiant sur le site les monuments romains, et parfois par l'intermédiaire de dessins déjà existants que les jeunes artistes copient dans l'atelier afin de se familiariser avec les motifs.

Les Beaux-Arts de Paris conservent, en dehors des études exécutées sur le vif, un certain nombre de dessins beaucoup plus élaborés, correspondant à des projets précis.

Certains reprennent des premières pensées dans des compositions plus structurées qui peuvent servir de point de départ à des études préparatoires pour des fresques, des toiles ou des estampes.

rome4.jpgGirolamo Muziano (1532-1592), Saint Eustache, Plume, encre brune et rehauts de gouache blanche (c) ENSBA de Paris - Jean-Michel Lapelerie
Le paysage connaît en effet un large développement dans le décor des palais et des villas des grandes familles romaines, où des marines ou des vues idéalisées de la nature sont associées à des scènes mythologiques ou allégoriques peintes à fresque.

Les dessins de Filippo Napoletano, d'Agostino Tassi ou encore de Francesco Grimaldi témoignent de cet engouement.

Parallèlement certaines familles qui estimaient descendre en droite ligne des héros de l'antiquité et plus particulièrement d'Énée, ancêtre mythique des fondateurs de Rome, souhaitaient affirmer l'ancienneté de leur lignage par des commandes de tableaux ayant pour sujet des épisodes de l'Énéide. Ainsi le Débarquement d'Énée du Lorrain répond-t-il à cette volonté.

Enfin certaines feuilles sont destinées à être gravées, comme l'illustre le Saint Eustache de Girolamo Muziano traduit au burin par Cornelis Cort.

Quoi qu'il en soit du statut de l'oeuvre dessinée, la plupart des artistes semblent privilégier une technique assez similaire : peu de sanguine et de pierre noire qui sont en revanche très utilisées par les pensionnaires de l'Académie de France à Rome au XVIIIe siècle au profit de la plume et surtout du lavis brun jouant des réserves de papier pour marquer les contrastes d'ombre et de lumière.

On relève la présence de quelques rehauts d'indigo pour les Flamands encore tributaires de l'art de Jan Brueghel qui tend à s'estomper avec Cornelis van Poelenburch et Bartholomäus Breenbergh. Ces derniers optent résolument comme Le Lorrain vers le lavis qui permet des subtilités dans le rendu de l'intensité de la lumière d'une grande variété.

Informations pratiques :

 Le paysage à Rome entre 1600 et 1650, jusqu'au 2 mai 2014

 Cabinet Jean Bonna, ENSBA : 14, rue Bonaparte - Paris 6e

 Ouvert du mardi au dimanche de 13 h à 19 h

 Tarif d'entrée : 3 €, tarif réduit 2 €.

 Catalogue d'exposition : Le paysage à Rome entre 1600 et 1650, éd. ENSBA

Commissaire de l'exposition : Emmanuelle Brugerolles


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