Les nuits de Toulouse-Lautrec

CREC, Dinan (du 7 juillet au 30 septembre 2007)

Publié le Wednesday 22 August 2007



L'exposition présente l'oeuvre graphique de l'artiste : dessins, lithographies, partitions illustrées, albums et affiches, près de 200 oeuvres sur papier permettront de comprendre les rapports intimes qu'entretenait Toulouse-Lautrec avec le monde du spectacle et l'univers nocturne des boudoirs et des bordels.


Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). Au Moulin Rouge, la Goulue et sa sœur,1892. Lithographie au pinceau et au crachis © Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographieEngagé dans la voie de la modernité, Toulouse-Lautrec se fit l'ethnographe des moeurs de son temps, suivant en cela la définition de Charles Baudelaire : '' La modernité c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable ''.

Ce cheminement, qui allait le mener vers la représentation moderne et vibrante de l'univers nocturne du Montmartre de la Belle Epoque auquel son nom est attaché, se fit par une assimilation progressive. En effet, ce n'est qu'à partir du milieu des années 1880, qu'il s'immergea dans la bohème montmartroise qui lui était alors étrangère.

Cette transition allait conduire à un changement radical de ses sujets, des moyens employés pour les transcrire mais également de son style de vie. Bientôt emporté dans la nébuleuse de ce monde interlope, devenu lui-même acteur de cet univers, il excella dès lors à en saisir l'essence picturale et l'étrange beauté jusqu'à son décès en 1901.

L'exposition s'intéresse précisément à cette période d'une quinzaine d'années au cours de laquelle l'artiste se forgea un style singulier et une renommée dont témoignèrent, entre autres, les critiques de son temps comme Roger Marx ou Félix Fénéon.

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). La Loge au mascaron doré, 1894. Lithographie au crayon, au pinceau et au crachis © Paris, Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, collections Jacques DoucetLa Loge au mascaron doré, 1894. Lithographie au crayon, au pinceau et au crachis © Paris, Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, collections Jacques Doucet
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). La Loge au mascaron doré, 1894. Lithographie au crayon, au pinceau et au crachis © Paris, Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, collections Jacques Doucet
Ses sujets de prédilection étaient alors les divertissements de Montmartre au bars, cafés-concerts, théâtres, cirques au et les scènes de maisons closes qu'il fréquentait assidûment. Par son acuité particulière à observer, à saisir dans l'instant une physionomie ou un geste furtif, il dressa un véritable panorama de ce monde du plaisir et du spectacle au en scène et hors scène au et de ses acteurs au chansonniers, diseuses, comédiens, équilibristes, clowns ou spectateurs clairement identifiés.

Des ébauches aux lithographies abouties en passant par les séries au dont celles consacrées à Yvette Guilbert, l'exposition offre un vaste aperçu des scènes parisiennes de l'époque. A travers des croquis et des affiches représentant tant les hauts-lieux mondains que les lieux moins recommandables mais bourgeoisement fréquentés, le visiteur découvrira les nouvelles vedettes du moment, cantatrices descendues des rampes officielles et de chez Offenbach, ou simples chanteuses de bars mariniers.

Non moins négligeable un ensemble de 39 dessins touchant au cirque sera exposé. S'y ajouteront des témoignages illustrant sa carrière de dessinateur de presse. Grâce à des collectionneurs privés, des revues illustrées fin-de-siècle constituant la quasi-totalité des dessins de presse répertoriés au soit une centaine au sont réunies : Bruant, à L'Escarmouche de Darien, au Courrier français, au Figaro illustré, au Rire ou à La Revue blanche.

Enfin, produit d'une recherche nouvelle, seront présentées des partitions de chanons que Toulouse-Lautrec a illustrées. L'artiste a notamment travaillé pour Aristide Bruant, Yvette Guilbert, Maurice Donnay, Jules Jouy et pour les poètes Jean Goudezki et Jean Richepin, dont les texte avaient été mis en musique par un basson de l'Opéra, un certain Désiré Dihau, compositeur '' du dimanche '', déjà peint par Degas.

Commissariat d'exposition : Florence Rionnet, conservateur des musées de Dinan, Jean-Paul Morel, historien d'art, auteur, critique et journaliste
Robert Rocca, historien d'art. Muséographie :Frédéric Beauclair.

CREC (Centre de Rencontres Economiques et Culturelles de Dinan), rue Victor Bash - Dinan. Du 7 juillet au 30 septembre 2007. Ouvert tous les jours de 10h à 18h30, nocturne le mercredi jusqu'à 22h. Visites guidées
tous les jours à 11h en juillet et août, à 14h30 en septembre et à 20h tous les mercredis. Animation pour les enfants de 6 à 12 ans.


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