Exposition - Nouvelle Irlande

Paris, musée du Quai Branly (du 3 avril au 8 juillet 2007)

Published on Thursday 26 April 2007



Dès les premiers contacts au XVIIe siècle, les européens sont fascinés par les objets qu'ils découvrent et plus particulièrement les malagan. Indiscutablement, l'art de la Nouvelle-Irlande est l'un des plus spectaculaires de l'Océanie : les sculptures malagan sont techniquement virtuoses et iconographiquement fascinantes.


MasqueBois, opercules de coquillages, chaux, ocre rouge, pigment noir, matériau marin spongieux,étoffe d'écorce, mastic adhésif, rotin.© Bildarchiv Preussischer Kulturbesitz, Berlin/Photo Franken
Masque
L'île de Nouvelle-Irlande se situe au nord-est de la Nouvelle-Guinée, dans l'arc mélanésien. Avec l'île voisine de la Nouvelle-Bretagne et plusieurs autres îles de plus petite taille, elles forment l'archipel Bismarck qui fut une colonie allemande de 1880 à 1914. Ces îles font aujourd'hui partie de l'état de Papouasie-Nouvelle Guinée.

L'exposition présente à la fois la diversité et la qualité esthétique de l'ensemble des expressions artistiques de cette île du Pacifique trop souvent connue par les seuls objets malagan. Les 138 pièces présentées sont issues des
collectes européennes, principalement allemandes et furent produites entre le milieu du XIXe siècle et 1914 ; elles témoignent de l'extraordinaire créativité de cette île dans cette période.

Figure à deux têtes, en calcaire sculpté et peint.Elle représente sans doute un couple marié, relation décrite par les Néo-Irlandais comme
Figure à deux têtes, en calcaire sculpté et peint.

L'un des principaux défis de ce projet est de réconcilier en une même exposition la mise en valeur esthétique d'objets particulièrement forts et la traduction ethnographique de sociétés complexes, sans qu'une lecture ne prenne le pas sur l'autre. Pour se faire, l'exposition explore des thèmes essentiels, tels la société secrète Tubuan, le rôle de la femme, les objets masculins, les Ulis, les portraits d'ancêtres, la préparation de rituels,
les rituels malagan, les masques de société et la mort.

La fin du XIXe siècle fut une époque de création intense dans le nord de l'île, époque où les objets restent intimement liés aux règles de la société. Dans l'art de la Nouvelle-Irlande, les signes ou les images relient la société des hommes à l'univers des ancêtres et des esprits, deux mondes qui sont au coeur de la vie des populations de la Mélanésie. Pour autant une création n'est jamais la représentation d'un ancêtre : elle est plutôt l'expression de sa manifestation parmi les vivants.

Une fois ces mondes traduits en images, faut-il encore que les signes puissent agir. C'est le travail des rituels. Ils jouent sur des effets d'apparition et de disparition afin de révéler une présence. Pour se faire, tous les ressorts de la dramaturgie sont mis en oeuvre : splendeur des effets, apparition des objets, formes étranges et souvent inquiétantes, somptuosité des costumes et des parures, luminosité des couleurs et des formes... et ce qui caractérise l'art mélanésien est probablement l'utilisation de tout élément naturel. La nature entière est mise à contribution : plumes, feuilles, coquillages, fougères, lichens, fourrures, algues, élitres de coléoptères - l'inventaire en est infini - peuvent être inclus.

L'exposition, qui restitue les contextes rituels des oeuvres grâce, notamment, à un film ethnographique réalisé en 2006, permet de démontrer la continuité de ces pratiques et fait le point sur les derniers travaux de recherche.

Commisssaires d'exposition: Philippe Peltier, conservateur en chef, responsable de l'unité patrimoniale Océanie, musée du quai Branly. Michael Gunn, conservateur associé au département des arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques du Saint Louis Art Museum.

Exposition du 3 avril au 8 juillet 2007, Musée du quai Branly - 27, 37, 51 quai Branly, Paris 7eme. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h30, nocturne le jeudi jusqu'à 21h30. Fermé le lundi.

Métro : Iéna (ligne 9), Alma-Marceau (ligne 9), Pont de l'Alma (RER C), Bir Hakeim (ligne 6).
Bus : ligne 42 arrêt Tour Eiffel ; lignes 63, 80, 92 : arrêt Bosquet-Rapp ; ligne 72 arrêt musée d'art moderne - Palais de Tokyo


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