Lettre d'information

Revue Médium N°31 - avril-mai-juin 2012

Médiologie - Editions Editions Babylone - Broché - Textes en Français - Publié en avril-mai-juin 2012

Revue trimestrielle dirigée par Régis Debray. Sommaire : Retour d’Égypte  par Gilles Kepel ; Victor Hugo médiologue  par Monique Sicard ; Gracq, ou la leçon de géographie  par Régis Debray ; L’ère numérique du faux  par Marie-Anne Chabin ; Musique techno  par Emmanuel Cauvin ; Les logistiques de l’hégémonie  par Jean-Luc Evard ; Continuum  par François Coldefy (...).

Produit indisponible

15,17 €

Seulement 0,01 € de frais d'envoi au dessus de 35€ d'achat en France

Notes et avis clients

personne n'a encore posté d'avis
dans cette langue
Référence 1600000120006
Artiste-Genre Médiologie
Auteur(s) Sous la direction de Régis Debray
Editeur(s) Editions Babylone
Format Broché
Langue Français
Dimensions 190 x 170
Date parution avril-mai-juin 2012

Retour d’Égypte  par Gilles Kepel
Les pages qui suivent sont extraites des carnets que Gilles Kepel tient au cours de ses pérégrinations dans le monde arabe depuis le début des révolutions de 2011. Elles font partie d’un Journal arabe à paraître sous forme de volume et font un heureux écho à notre numéro consacré au printemps arabe (n° 29, Réseaux : après l’utopie).
Mardi 12 avril. Louxor. La mosquée Aboul Haggag, siège de la confrérie soufie du même nom, est installée sur les ruines du temple pharaonique de Louxor, d’où elle a chassé une église copte qui avait investi les lieux après la chute du paganisme de l’Empire romain. Elle conserve, sous une forme dégradée, un rite qui reproduit celui de la barque céleste que le culte des anciens Égyptiens faisait passer de temple en temple, symbolisant le voyage du soleil et la fécondation par lui du panthéon de Thèbes aux cent portes. Chaque année, lors du mouled – la fête du saint fondateur –, les adeptes promènent des barques à travers la ville moderne selon un parcours ritualisé qui rappelle l’itinérance de la barque d’antan entre les temples de Karnak et de Louxor. La mosquée a été endommagée il y a deux par un incendie.
Gilles Kepel est un politologue français, spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain. Il est professeur des universités à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et membre de l’Institut universitaire de France. Depuis janvier 2012, Gilles Kepel tient le jeudi matin sur la radio France Culture une chronique intitulée « Le monde selon Gilles Kepel » consacrée au monde arabe contemporain après les révolutions et bouleversements de l’année 2011. Gilles Kepel est membre du haut-conseil de l’Institut du monde arabe et directeur des études au programme sur le Koweït (Kuwait Program) à l’IEP. Dernier livre paru : Quatre-vingt- treize, Paris, Gallimard, 2012.
 
Victor Hugo médiologue  par Monique Sicard
Quoi de plus naturel, pour la revue Médium que de se tourner vers la littérature ? En donnant des images à nos prétentions philosophiques, elle a valeur pédagogique. Dès lors, quoi de plus agréable, de plus profond, de plus politique, que d’en appeler à Victor Hugo ? Il pourrait bien, sans avoir prononcé le mot, être l’un des grands penseurs du médium.
« Aujourd’hui, 20 mars 1844, j’ai failli être tué d’un coup de canon, à quatre heures après midi sur le quai de la Grève. » (1) Hugo sursauta : un bruit formidable avait réveillé le songeur. Détachée d’un convoi d’artillerie, une pièce de canon venait de chuter à ses pieds. « C’était une énorme couleuvrine […]. La chaîne qui la suspendait à l’affût mobile venait de se casser et la pièce, longue d’environ douze pieds, était tombée. Un pas de plus, elle m’écrasait. » (2)
L’événement suffit pour inspirer l’écrivain, le faire réfléchir aux « heurts » et malheurs de la technique. Il décrira plus tard, en exil, dans Les Travailleurs de la mer, la scène fameuse du combat entre l’homme et la machine : sur la Durande, une pièce de canon mal arrimée menace ceux-là mêmes qu’elle devait protéger. Cinq morts. La distance entre la cause et l’effet est immense : on meurt pour un écrou mal serré. Faute impardonnable. À bord, les soldats présentent les armes en hommage au matelot qui maîtrisa finalement la « bête d’airain » mais les retournent ensuite contre lui : responsable du mauvais montage de la machine, il devait être puni de mort.
Monique Sicard est chercheur à l’Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS/ENS) où elle est en charge de l’axe « Genèse des arts visuels ».
 
Gracq, ou la leçon de géographie  par Régis Debray
La géographie fut le thème des rencontres Julien Gracq à Saint- Florent-le-Vieil, les 8 et 9 octobre 2011. L’occasion de réfléchir à tout ce qui relie le souci médiologique à « la sensation de géographie ». Car, au-delà et au-dessous du médium, il y a le milieu. Le premier prend effet par le second, que nous nommons médiasphère. Le terme utilisé par notre écologie de l’esprit a déjà par lui-même une connotation spatiale et climatique. Comme un paysage, une médiasphère a sa personnalité propre, sa physionomie esthétique et morale. Sa mise au jour a beaucoup à apprendre de la science de l’observation des milieux naturels, ces singularités irréductibles à la notion un peu fade d’environnement.
Faut-il le rappeler, Louis Poirier, reçu cinquième en 1934 à l’agrégation d’histoire et de géographie, fut ensuite, après 1947, et jusqu’en 1970, professeur d’« histoire-géo » au lycée Claude-Bernard. Insistons sur le trait d’union avant d’évoquer la dilection particulière du disciple d’Emmanuel de Martonne, du lecteur ébloui de Vidal de La Blache, pour « cette discipline encore assez jeune » qu’était à son époque la géographie, et plus précisément la géomorphologie (et qui l’amena, en 1942, à occuper le poste d’assistant de géographie à l’université de Caen, jusqu’en 1946). C’est une étrange charnière que le et intérieur à cette paire, instaurant le couple de l’espace et du temps, scellé sur les bancs du lycée – « le vrai contenu émouvant, le seul qui, inépuisablement, m’apprêtait à rêver ». Il en a vanté l’inextricable union dans son très perspicace et prophétique article de la revue Critique, en 1947, intitulé « L’évolution de la géographie humaine », où il parle expressément d’une écologie de l’homme et même d’une écologie dynamique. « L’histoire d’un peuple, disait Vidal, est inséparable de la contrée qu’il habite » – oui, et la contrée qu’habite un peuple est inséparable de son histoire, répond en substance Louis Poirier.
 
L’ère numérique du faux  par Marie-Anne Chabin
Le faux est de toujours, mais les technologies numériques renouvellent l’ordre du jour. La diplomatique, ou la science qui étudie l’authenticité et la valeur des actes écrits, voit son domaine s’élargir et ses méthodes se transformer. Crédibilité et crédulité ne sont plus ce qu’elles étaient.
Le 30 mars 2009, quelques heures après le décès de Maurice Jarre, un étudiant irlandais, Shane Fitzgerald, insère dans l’article de Wikipédia (version anglaise) consacré au compositeur une fausse citation de son cru indiquant que le musicien aurait déclaré peu avant sa mort : « On pourrait dire que ma vie elle- même a été une musique de film. La musique était ma vie, etc. » À deux reprises, l’ajout est supprimé pour cause de documentation insuffisante et réinséré par l’étudiant, chaque internaute ayant la liberté de contribuer à l’ouvrage commun. La phrase est plausible, attractive pour une nécrologie, de sorte que plus d’un journaliste reprend la citation sans sourciller, sans chercher plus loin ; elle se retrouve donc dans un certain nombre de journaux. C’est Fitzgerald lui-même qui, un peu plus tard, dénonce sa propre supercherie, destinée à démontrer « que les journalistes vérifient de moins en moins leurs sources et dépendent de plus en plus d’Internet (3) ». Pari gagné !
Marie-Anne Chabin est archiviste-paléographe, ex-conservateur du patrimoine, expert en archivage/records management, secrétaire générale du CR2PA (Club des responsables de politiques et projets d’archivage), professeur associé au CNAM, responsable du certificat « Maîtrise de l’archivage à l’ère numérique », blogueuse et initiatrice de l’Oudipo (Ouvroir de diplomatique potentielle).
 
Musique techno  par Emmanuel Cauvin
La musique techno est la musique de la technologie, ou plutôt, elle est la technologie mise en musique. À quoi ressemble la danse des machines ? Écoutons ce que cette musique a à nous dire sur son milieu d’origine.
Quelques caractéristiques ressortent de manière évidente. La rythmique est écrasante, et la mélodie ne fait que l’accompagner, ce qui représente le contraire de la construction habituelle : l’harmonie des sons est l’élément premier, c’est même le propre de la musique, le rythme étant présent aussi dans les discours et dans la poésie. Seulement voilà, personne n’a jamais siffloté un refrain de David Guetta ou de Laurent Garnier. Le tempo, exprimé en BPM (battements par minute), est le maître, servi par un foisonnement de frappes toujours plus percutantes, elles- mêmes soutenues par quelques variations mélodiques assez pauvres, car non essentielles. Souvent des sons se font entendre qui ne sont pas des notes, mais des bruits, ce qui crée une atmosphère étrange. La marque des temps est portée au pinacle. La musique techno crée un sentiment d’urgence, elle écrase l’espace. Autre caractéristique, elle aussi revendiquée : la répétition. Les boucles (sample) s’enchaînent inlassablement, disparaissant et réapparaissant telles les vagues à la surface de l’océan. On ne craint pas le rabâchage, on l’encourage.
Emmanuel Cauvin est juriste d’entreprise, spécialisé dans le domaine des technologies de l’information, et, plus sérieusement, guitariste. Récemment paru : « Révolution dans la nouvelle cité électronique », Le Débat, n° 167. Blog : http://etherciel.over-blog.com/
 
Les logistiques de l’hégémonie  par Jean-Luc Evard
La manière dont Tocqueville explique la chute de l’Ancien Régime peut rendre compte du déclin géopolitique d’une Europe désormais provinciale, dans un monde où l’hégémonie requiert davantage la maîtrise des interfaces qu’une souveraineté de surface.
Au moment où, comme l’euro, les institutions européennes défaillent et émettent tous les indices d’une désorientation irréversible, l’Esprit du monde veut que je relise Canetti. « Une idée pénible : qu’au-delà d’un certain point précis du temps, l’histoire n’a plus été réelle. Sans s’en rendre compte, la totalité du genre humain aurait soudain quitté la réalité. Tout ce qui se serait passé depuis lors ne serait plus du tout vrai, mais nous ne pourrions pas nous en rendre compte. Notre tâche et notre devoir seraient à présent de découvrir ce point, et, tant que nous ne le tiendrions pas, il nous faudrait persévérer dans la destruction actuelle », lit-on dans Le Territoire de l’homme.
Jean-Luc Evard, germaniste et traducteur, a publié sur l’histoire de la révolution conservatrice allemande (Éditions de l’Éclat et du Rocher). La question des relais de l’autorité oriente aujourd’hui ses recherches.
 
Continuum  par François Coldefy
L’usage social du numérique va au rebours de sa nature technique, binaire. Réfutant les alternatives, elle relie des techniques et des domaines d’expérience naguère bien séparés : l’ordinateur et le téléphone, l’espace privé et l’espace public, la consommation et la production. Sans oublier le réel et le virtuel.
L’informatique a été longtemps considérée comme le lieu du discontinu. Elle est fondamentalement « binaire », avec toute l’ambiguïté que comporte le terme : d’un côté, la simplification outrancière, le comportement ou le concept primaire de l’autre, la technique de manipulation des signaux avec une perte d’information contrôlée. Sans aucun doute, la transformation d’une information portée par des signaux analogiques continus en séries de nombres a contribué à cette image de « polarisation » simpliste selon deux états exclusifs. C’est 0 ou 1, pas d’entre-deux. « L’informatique, c’est pas fin. » Pourtant, la discrétisation du signal – tel est le nom de cette transformation- ne conduit pas nécessairement à une « binarisation » de l’information, si on procède soigneusement. Tout dépend de la quantité de nombres enregistrés par unité de temps et de la précision de la mesure. Il y a un théorème qui montre qu’on peut garder toute l’information « perceptible » par discrétisation pour peu qu’on mesure suffisamment précisément et qu’on enregistre suffisamment fréquemment le signal. À l’inverse, si on économise trop sur la mesure ou son enregistrement, on perd de l’information. C’est un peu comme si on ne gardait qu’une lettre sur trois dans un article (fréquence d’échantillonnage insuffisante) ou comme si on écrivait un texte avec un alphabet réduit de moitié (imprécision de la mesure enregistrée). Le numérique est donc discret par nature, mais il ne porte pas en lui-même de discontinuité perceptible. Ce n’est donc pas du côté de la technique qu’il faut chercher le discontinu.
François Coldefy s’intéresse depuis 2005 aux interactions numériques en présence et à distance au sein du département de recherche et de développement de France Télécom. En collaboration avec des universitaires, il a mené des travaux de recherche en interaction homme machine, en se focalisant sur l’interaction numérique partagée. Auparavant, il avait contribué dans diverses structures publiques et privées à des travaux en indexation automatique de contenus (reconnaissance de formes, indexation d’images et de vidéo, etc.).
 
Valéry et le trafic littéraire  par Joël Loehr
Valéry a introduit l’enseignement de la poétique au Collège de France comme un cheval de Troie : il s’agissait de ruiner l’intérêt de la curiosité biographique et la conception même de l’histoire littéraire comme histoire des auteurs et des accidents de leur carrière. Ce précurseur de la médiologie ne développe-t-il pas sa vision de l’échange entre production et consommateur de textes sur la base d’une conception de l’auteur bien restrictive ?
Lorsque, le 10 décembre 1937, Valéry prend la succession d’Abel Lefranc pour fonder l’enseignement de la poétique au Collège de France, il rappelle d’abord la tâche que s’assignait celui de l’histoire de la littérature : l’histoire de la littérature recherche les circonstances extérieurement attestées dans lesquelles les ouvrages furent composés, se manifestèrent et produisirent leurs effets. Elle nous renseigne sur les auteurs, sur les vicissitudes de leur vie et de leur œuvre, en tant que choses visibles et qui ont laissé des traces que l’on peut relever, coordonner, interpréter. Elle recueille les traditions et les documents.
Joël Loehr, maître de conférences à l’université de Bourgogne, spécialiste de littérature française du XXe siècle, est l’auteur d’ouvrages et d’articles de théorie et d’analyse littéraires.
 
Stratégie dans le cyberespace  par François-Bernard Huyghe
Le cyberespace est comme les autres, un espace de violence. Les données traditionnelles de l’art de la guerre y perdent leur validité. Sur ce nouveau théâtre d’opérations, voici quelques-unes des règles du jeu, dont beaucoup sont encore à inventer.
Chacun s’est fait une idée même vague des problèmes dits de cybersécurité. Ou bien son ordinateur à été victime d’un virus, ou bien il a reçu un courriel faisant miroiter des opportunités fabuleuses pour l’escroquer. Ou bien il a lu que des milliers de néo- nazis pédophiles islamistes et pornographes voulaient s’en prendre à l’âme de ses enfants ou aux données confidentielles de sa banque.
Les dangers sont, du reste, avérés, chiffrés en milliards d’euros par des agences : citoyens et institutions risquent à l’évidence de subir une forme de perte ou de violence par écrans interposés.
François-Bernard Huyghe est directeur de recherche à l’Institut des relations internationales stratégiques. Dernier ouvrage : Terrorismes. Violence et propagande, Gallimard.
 
La remise en jeu californienne  par Karine Douplitzky
Californie-laboratoire. Dans la célébration de ses exploits artistiques d’antan, Los Angeles veut ignorer les notions d’héritage, d’archive et de conservation. Elle entend faire revivre le passé au présent, pour réactualiser la performance. Jadis est maintenant ou n’est pas. Le reenactement, un nouveau mode de transmission ?
Depuis novembre 2011 et jusqu’au printemps prochain, la vie artistique de Los Angeles est suspendue à l’événement Pacific Standard Time (PST) – une formule difficilement traduisible qui suggère avant tout de mettre les pendules à l’heure de la côte Pacifique américaine – pied de nez à New York s’entend. Cet événement, réunissant une cinquantaine d’expositions dispersées dans les musées ou lieux artistiques de la tentaculaire LA, inclut dans son giron la ville de San Diego et, comme une ombre flottante, la rivale de Californie du Nord, San Francisco. Cette large entreprise d’autocélébration de la mégapole, dotée d’un budget de dix millions de dollars, a été lancée par la fondation Getty dans le but louable de fédérer les chercheurs et institutions artistiques autour de cette période particulièrement fertile de la création que sont les années 1950-1970 pour la côte ouest américaine. Célébration, au fond, du mythe californien – plage, soleil, surf – qui s’est constitué paradoxalement sur fond de contestations sociales : faut-il rappeler, pour ne citer que les plus emblématiques, les manifestations historiques organisées en 1968 par les jeunes étudiants chicanos issus des barrios ? Ou encore les émeutes de la communauté noire à Watts en 1965 ? Sans compter les activités féministes des années 70, qui prennent une ampleur inégalée en Californie ; enfin le Free Speech Movement partant de Berkeley en 1964, se répandant comme de la poudre dans le milieu activiste estudiantin, et qui deviendra emblématique de la lutte pour les droits civiques.
Karine Douplitzky est cinéaste et doctorante en histoire de l’art à l’université de Berkeley, Californie.
 
 
BONJOUR L’ANCÊTRE

Lucien Herr, par Anne-Cécile Grandmougin
Le grand bibliothécaire de l’École normale a converti Jaurès et Blum au socialisme. Le chef de file des dreyfusards, qui établit dès 1897 la « Liste des intellectuels à contacter » pour signer la pétition en faveur de la révision du procès, se dressa contre Barrès pour reprendre à son compte le beau nom d’intellectuel dans « La Revue blanche ».
C’est sur un petit nombre de traits signifiants que se fonde l’historiographie de Herr, façonnant ainsi pour notre xxe siècle une personnalité charnière, presque romanesque. Herr lui-même n’a presque rien écrit ; faute de temps, il abandonne en route son Hegel puis son Platon, qui devaient être les grandes œuvres de sa vie. Le bibliothécaire n’écrit pas, il classe les livres des autres. Les traces qu’il nous laisse sont fragmentaires. Ni journal ni Mémoires ne nous permettent d’éclairer de l’intérieur ce parcours singulier.
Anne-Cécile Grandmougin est conservateur des bibliothèques à l’université Paris XIII, titulaire d’un master de recherche en philosophie politique portant sur la notion de peuple chez l’abbé Sieyès. Elle a également soutenu à l’École normale supérieure des bibliothèques et de l’information (ENSSIB) un mémoire consacré à Lucien Herr.
 
 
SALUT L’ARTISTE

Miguel Chevalier, par Françoise Gaillard
« Je suis un artiste de notre société
de l’information et du numérique. »
Miguel Chevalier
Jardin phocéen
Si vous vous trouvez à Marseille, future capitale européenne de la culture, rendez-vous sur la place d’Arvieux, juste derrière les docks qui achèvent leur rénovation. Vous y verrez une sculpture spiraloïde de quelque 18 mètres de hauteur, d’une belle couleur orange qui s’embrase aux rayons du soleil. On dirait une conque marine géante, venue de son lointain rivage s’échouer là pour servir de fanal à quelque navire fantôme. Le jour elle se contente de s’inscrire dans l’espace urbain que sa verticalité met en tension. Mais la nuit, telle une gigantesque baguette magique, elle transforme le paysage minéral de la ville en un jardin luxuriant. Car c’est à partir de cette sculpture métallique que chaque soir, à l’aide de trois vidéoprojecteurs, une végétation virtuelle qui s’inspire, en plus coloré, en plus foisonnant, en plus exubérant, de la flore méditerranéenne vient recouvrir la façade austère des bâtiments.
Françoise Gaillard est philosophe, enseigne à l’université Paris VII, est membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Son dernier livre paru est Diana Crash, Descartes et Cie, 1999.
 
FIGURES

La pimbêche, par Paul Soriano
On observe dans l’hypersphère l’émergence d’une hyper-pimbêche, celle qui élargit son égo-système à l’écho-système des réseaux sociaux en ligne : elle s’entraîne frénétiquement sur son blog, épuise ses amis sur Facebook et harcèle ses followers sur Twitter tout en tissant des liens vers ses interventions médiatiques rediffusées sur YouTube.
Mais qu’est-ce qu’une pimbêche ? Pas exactement et pas seulement une « nana qui la ramène », acception vulgaire, désobligeante et imprécise.
Paul Soriano est rédacteur en chef de Médium.
 
PENSE-BÊTE

Comité de rédaction :

Directeur : Régis Debray
Rédacteur en chef : Paul Soriano
Secrétariat de rédaction : Isabelle Ambrosini
Comité de lecture : Pierre-Marc de Biasi ; Jacques Billard ; Daniel Bougnoux ; Pierre Chédeville ; Jean-Yves Chevalier ; Robert Damien ; Robert Dumas ; Pierre d’Huy ; Michel Erman ; Françoise Gaillard ; François-Bernard Huyghe ; Jacques Lecarme ; Hélène Maurel-Indart ; Michel Melot ; Louise Merzeau ; Antoine Perraud ; France Renucci ; Monique Sicard.   

Avis

Soyez le premier à donner votre avis !

Produits déjà vus