L'arbre de vie

du 3 novembre au 29 décembre 2012

Published on Friday 19 October 2012



à la galerie Béatrice BELLAT 103 rue Lamarck - 75018 - Paris bus 95 - Métro Guy Môquet ou Lamrck-Caulaincourt


L'arbre de vie est celui autour duquel se construit la vie, une vie faite d'épreuves, d'amour, de souffrances, de souvenirs, de choc, de mémoire et de racines., d'humanité en un mot. De temps en temps, l'arbre nous protège de son ombre bienfaisante et nous aimons nous réfugier sous la fraîcheur de ses branches les jours de grande canicule. Au contraire, l'arbre devient une menace voire un danger contre lequel on ne peut lutter, les soirs d'orage ou de tempête.
L'intention de la galerie dans cette exposition est de montrer l'aspect bienfaisant de l'arbre, son élégance, en toute saison, en tout pays. C'est une invitation au voyage à travers différentes espèces d'arbres représentés. L'arbre est en outre chargé de symboles, prétextes à un voyage intérieur qui peut nous faire remonter jusqu'au souvenir de nos origines, par sa solidité et sa longévité.
C'est en ce sens que Jean-Pierre ALAUX lui fait prendre un visage humain en plein coeur de la Provence. L'arbre est au-delà du paysage : il devient une allégorie flottant dans le ciel et clignant moqueusement de l'oeil.
Jean DESVILLES évoque les arbres d'un décor de spectacle d'Opéra, qui même en arrière-plan conservent toute leur importance par rapport aux jolies femmes évoluant sur une scène onirique. Toujours cette absence de frontière entre le monde intérieur/extérieur, un monde de paix et de joie, en parfaite harmonie avec lui-même. D'où le titre de la toile « en partance » pour atteindre ce stade suprême de l'épanouissement personnel.
Jacques LEONARD décrocha le prix Puvis de Chavannes (SNBA 2008) avec son majestueux « Banian » et nous embarque à l'île Maurice avec l'arbre des voyageurs ou « l'île aux palmes ». Simultanément, nous sommes invités à monter vers la lumière dans cette nature luxuriante qui nous incite aussi à une réflexion intérieure sur l'immensité de ses bienfaits et de ses beautés.
L'eau est la vie. NICODI nous le rappelle dans son paysage du Lac Minnéwanka ou encore dans sa représentation d'un soleil d'automne sur le ruisseau.
L'arbre est encore volume avec Carmen IBANEZ. Qu'il s'agisse de pastels (Lucie RIVEL, DOMIMO), de fusain (Adolphe DEPLANCHES) ou de lavis (Marcel CACHIN, BELLINE) l'arbre s'agite avec souplesse et grâce sous le vent, un peu comme un animal qui se laisserait caresser. Et le souvenir de la nature nous hante, même si nous vivons en ville, un peu comme « un présent effacé ».
Les inclinaisons de l'arbre apparaissent alors comme inoffensives et l'on ne saurait soupçonner qu'un jour ou l'autre il peut tomber sur quelqu'un, mourir et faire mourir. Mais les branches mortes se mêlent à la Terre et l'arbre renaît (cf lithographie sur soie d'Alain BONNEFOIT). C'est ce qu'a voulu également montrer Jacqueline REGNIER dans son triptyque d'arbres après la tempête. L'arbre vit, meurt et renaît, miracle sans cesse renouvelé de la nature.
L'arbre est encore l'arbre de la connaissance et symbole de la féminité : l'arbre comme un livre ouvert, ou comme une rose en plein tronc.( cf Jocelyne CHAIGNE)
L'arbre abrite la vie colorée et conviviale d'un village africain un jour de marché pour Niankoye LAMA. Et Henry ESPINOUZE d'y voir des corps enlacés comme l'incarnation d'un Amour éternel destiné à ne jamais mourir. La finesse des branches de Marceline ROBERT, en parallèle avec son travail à la feuille d'or, nous rappelle que les arbres sont précieux et que par leurs ramifications, ils incarnent la mémoire et l'origine du Monde.
L'arbre met du temps à pousser : L'arbre, ouvrage de patience, un peu comme une tapisserie élaborée par Héliane LECLERCQ, au f il du temps et des amours. Il laisse filtrer la lumière, comme le vitrail d'une église, savamment construite. Les arbres comme « nos cathédrales intérieures ».
Tandis que pour José MANRUBIA, l'arbre s'efface dans un nuage de fumée, alors qu'une licorne solitaire se tient face à l'homme seul lui aussi , pour Cécile REIMS, tout part de l'écorce du cerveau qui une fois à vif, laisse voir les racines de chacun : la représentation individuelle du Monde n'est alors que le reflet de l'arbre implanté dans notre cerveau.
L'arbre de vie est universel : il est l'arbre d'une vie, en même temps que celui de toutes les vies. Ses racines le tiennent comme l'inconscient collectif qui n'oublie jamais. C'est en ce sens que l'arbre de vie vaut bien une exposition.

Béatrice BELLAT, galeriste


Print this article

PayPal