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Revue Médium N°39 : Générations - avril - juin 2014

Médiologie - Publisher Editions Babylone - Broché - Text in Français - Published in avril - juin 2014

Revue trimestrielle dirigée par Régis Debray. Sommaire : L’effet génération  par Paul Soriano et Régis Debray ; Chers disparus  par Paul Soriano ; On a toujours vingt ans  par Catherine Malaval ; Le généalogiste successoral  par Christophe Massot ; Chine : « les post-80 »  par Yu Hai ; France : « Génération quoi ? »  par Boris Razon (...).

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Model 1600000060005
Artist Médiologie
Author Sous la direction de Régis Debray
Publisher Editions Babylone
Format Broché
Language Français
Dimensions 190 x 170
Published avril - juin 2014

L’effet génération  par Paul Soriano et Régis Debray
Avons-nous jamais parlé d’autre chose depuis notre venue au monde ? Depuis que nous nous efforçons de faire du transmettre un sujet de réflexion distinct et consistant, entendu comme l’acte de transporter une information dans la suite des temps.
Lignée, descendance, postérité… Régénération, dégénérescence, résurgence… Ce qui se transmet, ou non, d’une époque à une autre, le fait d’évidence à travers ce qu’il est convenu d’appeler les générations. Mais, notion-coqueluche, fuyante et proliférante, prolifique et triviale, c’est devenu un mot-valise dont raffolent sociologues, enquêteurs et sondeurs. Génération par-ci par-là, en voici en voilà. Cette omniprésence est en soi un signe des temps. En prenant enfin ce taurillon un peu fou par les cornes, ce numéro de Médium entame une session de rattrapage. Il y en aura d’autres, tant le mot est riche, complexe et sédimenté.
Paul Soriano est rédacteur en chef de la revue Médium.
 
Chers disparus  par Paul Soriano
Ils sont partout ! Nos cités sont des catacombes. Comment peut-on contre toute évidence ne pas croire aux fantômes ? Lorsqu’un vivant répète la parole d’un mort, s’avise-t-il qu’un mort est en train de le faire parler ?
« Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change. »
Mallarmé, Tombeau d’Edgar Poe.
On a beau les assigner à résidence, ils s’introduisent partout. Les rues et les monuments, les bibliothèques et les écoles, les musées et les médias, sans parler d’Internet, témoignent de leur présence obstinée. Majoritaires parmi les élites recensées par les dictionnaires et les encyclopédies, ils détiennent un quasi-monopole de la dénomination des rues lorsqu’elles affichent le nom d’une personne. Fêtés le 2 novembre, le reste du temps, ils nous obsèdent et, si Cabanis n’a pas trouvé d’âme sous son scalpel, la sienne hante le Panthéon et le lycée de Brive-la-Gaillarde. Au théâtre, des acteurs du spectacle vivant les incarnent encore, mais le plus souvent, de nos jours, ce sont des spectres de fantômes qui s’agitent sur les écrans. Au plus intime, ils habitent notre mémoire et même notre inconscient.
 
On a toujours vingt ans  par Catherine Malaval
En quoi sommes-nous naturellement, par le fait historique, les contemporains de nos contemporains ? Lorsque nous la vivons, que percevons-nous de cette image générationnelle unifiée et figée qui nous sera révélée a posteriori ? Quelle perception pouvons-nous avoir de notre historicité générationnelle ?
Cet inventaire des faits que l’on a vus (autopsie) et des faits que l’on surplombe a posteriori (sunopsis) demeure le problème fondamental de l’historien dans sa relation à l’histoire de sa génération. À l’échelle de la sociologie, il domine cette question générationnelle depuis Mannheim. Dans chaque histoire individuelle, le groupe social précède la génération dans sa perception du monde. Les générations s’emboîtent comme des poupées russes, dépendantes de géographies, de cultures et d’histoires personnelles, d’inconscient collectif autant qu’individuel.
Catherine Malaval est historienne. Son doctorat, publié en 2001, portait sur la presse d’entreprise au XXe siècle (Belin, 2001). Avec Robert Zarader, a publié La Bêtise économique, Perrin, 2008. Dernier ouvrage : La Poste au pied de la lettre, Fayard, 2010.
 
Le généalogiste successoral  par Christophe Massot
Le généalogiste successoral accompagne de plus en plus le règlement des successions opérées par le notaire. L’origine de ce métier, les conditions de son intervention, les matériaux utilisés pour sa recherche intéressent le médiologue attentif aux modalités et à l’environnement de la transmission dans sa forme successorale. Le tableau généalogique dressé par le professionnel de la parenté intervient dans cet instant posthume où les rapports familiaux doivent être impérativement clarifiés afin d’assurer la sécurité de l’héritage transmis.
« Parcourir avec méthode tous les arts ou métiers
des hommes, même les moins importants,
et surtout ceux qui manifestent de l’ordre »,
Descartes. Règles pour la direction de l’esprit.
Le règlement des successions oblige de plus en plus le notaire à faire appel au généalogiste successoral pour des raisons de sécurité juridique. Il s’agit alors pour ce dernier d’identifier et de retrouver tous les héritiers qui ont des droits dans un héritage où la famille du défunt est inconnue ou partiellement connue. Or, la dispersion des familles, leur recomposition, les questions de filiations équipollentes, multiplient les situations d’incertitude que le chercheur d’héritiers devra clarifier.
Christophe Massot est généalogiste successoral, installé en Bretagne. De formation littéraire, il est diplômé de l’Institut Politiques de Paris, dans la section relations internationales.
 
Chine : « les post-80 »  par Yu Hai
Nous remercions l’auteur, la Fondation Ségalen et son directeur Wang Jiann-Yuh d’avoir bien voulu nous autoriser à reproduire cette intervention extraite du séminaire franco-chinois « Quelle morale pour quelle société ? » (Les Treilles, 2013).
Qu’est-ce que le « post-80 » ? Une catégorie temporelle et une catégorie d’analyse sociale à élaborer.
Le « post-80 » permet de distinguer, dans l’histoire de la République populaire, deux groupes humains : ceux nés avant 1980, que ce soit dans les années 1950, 1960 ou 1970 ; et ceux nés après 1980. On peut considérer qu’il existe une période « post-80 », et une catégorie d’analyse « post-80 », non pas seulement parce qu’entre ceux nés après 1980 et leurs parents se trouve intercalée une période cruciale, celle de la Révolution culturelle, mais surtout parce qu’ils grandissent dans un temps nouveau, celui des réformes et de l’ouverture. Ainsi se trouve clairement affirmée une démarcation dans le temps, les trente années avant et les trente années après 1980, et toute une série de différences et d’oppositions très importantes, par exemple, entre doctrine globale et atomisme, entre mouvements politiques induits par la lutte des classes et politique normale, entre idéologie dominante et valeurs plurielles, entre intérêt général et affirmation de droits individuels, entre conservatisme et ouverture, entre séparation ou mobilité villes-campagnes, entre attente d’assistanat et concurrence individuelle, etc. Tels sont les véritables bouleversements de la société, à partir desquels naît une « nouvelle génération », qui se distingue des générations antérieures tant par les valeurs que par les comportements.
Yu Hai est professeur au département de Sociologie de l’université Fudan.
 
France : « Génération quoi ? »  par Boris Razon
Au départ, un projet documentaire pour France 2. Une enquête sociologique, encadrée par deux des meilleurs chercheurs du moment, nécessitant deux années de tournage : Qui sont les jeunes, les vingt-trente ans ? Que viventils ? Comment affrontent-ils le monde ? Comment deviennent-ils adultes ? Confusément, nous sentions une génération émerger et voulions en dresser le portrait.
La crise de 2008 nous semblait être un événement suffisamment fort pour asseoir une perception du monde. Mais représentait-elle une scarification, un marqueur qui va les poursuivre leur vie durant, ou le énième soubresaut d’une société de crise née à la fin des années 1970 ? Autrement dit, cette génération est-elle singulière ou s’insère-t-elle dans le grand ensemble des post-baby-boomers, la masse des individus ayant eu vingt ans après 1980, ne connaissant rien des Trente Glorieuses ?
Boris Razon, directeur des nouvelles écritures et du transmédia. Dernier ouvrage paru : Palladium, Éditions Stock, 2013.
 
Ces machines à démonter le temps  par Giuliana Parotto
Le laboratoire italien éclaire l’emprise mortelle du médium technique sur le temps du corps politique. Dégénération : quand le télécrate lifté et le blogueur ébouriffé rivalisent dans le recyclage anachronique.
La crise de la capacité de projeter en politique est un fait que l’on peut observer partout, et pas seulement parce que nous vivons une époque où la personnalisation de la politique a pris le dessus sur l’idéologie et ses visions plus ou moins utopiques de société parfaite projetée vers l’avenir. La politique a cessé de faire des projets – même s’il existe encore des programmes électoraux, ils sont souvent surmontés et bouleversés par l’agenda du moment dicté par les dispositions urgentes, les injonctions du marché, les fluctuations de la finance ou les variations de l’opinion publique. Avec le projet c’est le futur qui semble avoir disparu de la sphère publique.
Giuliana Parotto est professeur de philosophie et de symbolique politiques à l’université de Trieste (Italie). Derniers livres publiés : Sacra Officina. La simbolica religiosa di silvio Berlusconi, Franco Angeli, Milano, 2010 et Silvio berlusconi. Der doeppelte Koerper des Politikers, Fink Verlag, Muenchen, 2009.
 
Que sont les militants devenus ?  par Jérôme Besnard
La crise du politique se manifeste, entre autres, par le déclin de la transmission intergénérationnelle, au sein des « familles spirituelles » qui s’affrontaient naguère en France sur le terrain des idées.
Longtemps, la transmission du savoir constitua le coeur de l’apprentissage politique, à droite comme à gauche. Il existait des instances de passages de témoin intellectuels : conférences, débats, revues, journaux… On observait également un apprentissage au quotidien des pratiques militantes : savoir rédiger un article, un tract, s’exprimer oralement, organiser un service d’ordre, perturber une réunion publique adverse… Il y avait la convivialité du local, l’atmosphère enfumée du café, la chaleur collective du meeting, la sociabilité étroitement mêlée à la camaraderie. On chantait en général faux, on buvait souvent sec. L’initiation individuelle à la chose publique allait de pair avec la communion du groupe.
Jérôme Besnard est chargé d’enseignements en droit constitutionnel à l’université Paris V. Outre des contributions à des ouvrages collectifs sur Philippe Muray, Charles Maurras et Roger Nimier, il a publié La Contre-Révolution (Le Monde, 2012) et Pierre Boutang (Muller, 2012).
 
La transmission de l’oeuvre  par Hélène Maurel-Indart
1992-2013 : vingt ans de jurisprudence pour préciser, au gré des contentieux sur la propriété intellectuelle, les conditions de transmission des connaissances d’un livre à l’autre, d’un auteur à l’autre, d’une génération à la suivante.
De la dernière décennie du XXe siècle à la première du XXIe, une génération a vu se consolider les règles et les modes de transmission de l’information, qu’elle soit purement factuelle ou conceptualisée, qu’elle soit issue de la recherche universitaire, de l’enquête journalistique, de l’investigation personnelle ou du témoignage. Une bonne quinzaine de jugements et d’arrêts ciblent précisément la question cruciale de la protection des données historiques et documentaires dans le champ littéraire : essais, biographies, romans historiques, récits de témoignage, articles de presse, publications universitaires. Chaque cas particulier illustre le même conflit d’intérêts : l’enjeu est celui de l’équilibre entre d’une part, le droit de l’auteur – écrivain, chercheur, journaliste – qui revendique sa paternité sur son œuvre, résultat de ses investigations, et d’autre part, la liberté de création et d’information qu’une protection abusive des données risquerait d’entraver.
Hélène Maurel-Indart, agrégée de lettres modernes, est professeur de littérature française du xxe siècle à l’université de Tours. Spécialiste des questions de plagiat, d’influence et d’intertextualité, elle leur a consacré plusieurs essais, dont Du plagiat, Gallimard, « Folio Essais », 2011, et Petite enquête sur le plagiaire sans scrupules, Léo Scheer, 2013. Site Internet : leplagiat.net
 
Malaise dans la généalogie  par François Warin
La marche vers l’égalité attestée par le mariage pour tous pointe vers une abolition de différences anthropologiques fondatrices. À l’horizon du sujet-roi, la menace du nihilisme ?
« La différence des sexes est présente dans chaque fibre de
l’être, elle est partout sans limite, sans commencement ni fin.
Je pense, je sens en tant qu’homme ou femme. »
Feuerbach.
« Je dis que mâles et femelles sont jetés en même moule ; sauf
l’institution et l’usage, la différence n’y est pas grande. »
Montaigne III, 5.
La bipolarisation passionnée de l’opinion et le tapage médiatique qu’ont provoqué le projet de « mariage pour tous » doivent nous incliner à calmer le jeu et à reconnaître au moins ceci : il s’inscrit dans une dynamique démocratique qui, comme une lame de fond, nous emporte tous, celle qui, disait Tocqueville, travaille depuis longtemps nos sociétés en marche, depuis l’Ancien régime, vers « l’égalité des conditions ». Le mariage gay se présente ainsi comme une extension à la sphère privée d’une mesure d’égalité républicaine.
François Warin, agrégé et docteur en philosophie, a enseigné dans des universités étrangères, au Brésil et en Afrique subsaharienne. Livres publiés : Nietzsche et Bataille. La parodie à l’infini, Puf et Le christianisme en héritage, postface Jean-Luc Nancy, La Phocide, Strasbourg, 2011. Ainsi que « Montaigne, sur l’esthétique, sur l’esthétique des arts premiers, les problèmes éthiques et géopolitiques », La haine de l’Occident, in EspacesTemps.net, Textuel, 22.06.2009.
 
Oblomov de Gontcharov  par Robert Dumas
Contre le mysticisme et le romantisme de l’âme slave, Ivan Alexandrovitch Gontcharov (1812-1891) invente le roman réaliste russe. Né, comme Lénine, sur les bords de la Volga, au sein d’une famille bourgeoise, il demeurera toute sa vie fonctionnaire. Son oeuvre romanesque culmine dans le chef d’oeuvre de 1859, Oblomov, qu’encadrent Une Histoire Ordinaire (1848), et Le Ravin (1869).
La puissance du roman de Gontcharov tient à l’opposition entre deux personnages que soudent d’une part, une amitié sans faille, de l’autre, une jeune fille qu’ils aimeront successivement. Cette double relation, que ne menace aucune rivalité, structure l’intrigue à tel point que nous pourrions y déchiffrer un contraste entre deux types d’hommes : l’un, relèverait de l’idéal occidental qui suppose l’action comme mode d’accomplissement de l’être, l’autre, Oblomov, incarnerait l’idéal slave d’être pleinement en renonçant à toute entreprise, vaine par définition. À la foi dans le progrès, à l’engagement dans le monde, au mouvement enthousiaste de l’ami Stolz s’oppose le doute radical, le renoncement, le repos d’Oblomov. L’oeuvre s’interroge donc sur le sens de l’existence, sur la possibilité du bonheur, d’une vie réussie. Mais il serait aussi judicieux de l’envisager comme l’expression d’un doute sur la réponse apportée par l’Occident, doute d’autant plus taraudant que la course en avant de notre civilisation s’enlise dans des crises multiples.
Robert Dumas, professeur de philosophie aux champs, a contribué dernièrement à l’ouvrage collectif Jean-Jacques Rousseau. Le sentiment et la pensée, 2013, Éditions Glénat.
 
Du livre à l’écran  par Emmanuel Cauvin
Crainte du piratage, interrogation sur les perspectives commerciales et sur l’avenir des librairies : nous avançons à reculons vers le livre numérique. De la page au bandeau, de la typo à la cinégraphie, pourquoi le texte ne pourrait-il épouser son temps, et le temps tout court ? Une proposition.
Rappel : le livre en sa majesté. Stable en ses dimensions (format) et sa structuration (pages, lignes), parties constituantes solidaires entre elles (reliure), perceptible dans sa totalité en un instant, un clin d’oeil : le livre est un corps plutôt qu’une onde. Il a une épaisseur, un poids. Les faits étant d’abord les faits matériels, rappelons également que le livre est un objet tangible, transportable, mais pas indestructible, hélas. Il occupe à un moment donné un point précis de l’espace, et non plusieurs. Chaque livre est un objet unique, soumis, entre autres, aux aléas climatiques (soleil, pluie, vent, etc.), ce qui le différencie du pavé, auquel il est parfois comparé.
Observons maintenant un écran : tout passe, tout ne fait que passer. À chaque instant la situation se recompose. Le matériau numérique n’est pas mouvant sous l’action d’une force extérieure, mais en lui-même, du seul fait qu’il existe. Cette mobilité n’est pas un « plus », mais une caractéristique inhérente à la matière, comme la chaleur pour le feu ou la structure pour un cristal. En nous plongeant là-dedans pour quelques minutes, ou plusieurs heures, nous nous jetons dans un torrent impétueux et chaque clic est comme un coup de rame pour essayer d’orienter notre barque dans le courant. Il faut bouger sans arrêt. Verrouiller est une hérésie, verrouillé une insulte.
Emmanuel Cauvin est juriste d’entreprise, spécialisé dans le domaine des technologies de l’information, et, plus sérieusement, guitariste. Récemment paru : « Révolution dans la nouvelle cité électronique », Le Débat, n°167. Blog : etherciel.over-blog.com
 
Rings et rounds  par Christian Cavaillé
Un match de boxe sur un ring, pendant une succession de rounds, apparaît comme la représentation condensée des diverses luttes dans lesquelles se mesurent les hommes avec leurs divers espaces-temps, de la concurrence réglée à la dérégulation sauvage.
Les principales règles de ce sport de combat qu’est la boxe anglaise (« noble art », « escrime des poings ») sont bien connues ; elles se sont progressivement établies à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en rendant possible sa légalisation ; la boxe anglaise est pleinement reconnue en étant intégrée aux Jeux Olympiques de Londres, en 1912.
Christian Cavaillé, ancien professeur de philosophie, a publié divers ouvrages de philosophie et de poésie ainsi que plusieurs articles dans la revue Médium.
 
PENSE-BÊTE


Comité de rédaction :

Directeur : Régis Debray
Rédacteur en chef : Paul Soriano
Secrétariat de rédaction : Isabelle Ambrosini
Comité de lecture : Pierre-Marc de Biasi ; Jacques Billard ; Daniel Bougnoux ; Pierre Chédeville ; Jean-Yves Chevalier ; Robert Damien ; Robert Dumas ; Pierre d’Huy ; Michel Erman ; Françoise Gaillard ; François-Bernard Huyghe ; Jacques Lecarme ; Hélène Maurel-Indart ; Michel Melot ; Louise Merzeau ; Antoine Perraud ; France Renucci ; Monique Sicard.  

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