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L’esthétisation du monde

Critique - Editions Gallimard - Ouvrage broché - 576 pages - Textes en Français - Publié en 2016

On connaît la rengaine, tant elle semble réaliste : richesse du monde, appauvrissement des existences ; triomphe du capital, liquidation des savoir-vivre ; surpuissance de la finance, "prolétarisation" et unification des modes de vie.

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Référence 9782070469192
Artiste-Genre Critique
Auteur(s) Gilles Lipovetsky, Jean Serroy
Editeur(s) Gallimard
Format Ouvrage broché
Nb. de pages 576
Langue Français
Dimensions 178 x 108
Date parution 2016

Par l'industrialisation de la camelote kitsch et des produits jetables, interchangeables, insignifiants, le capitalisme serait une machine de déchéance esthétique et d'enlaidissement du monde.

Est-ce si sûr? Le style, la beauté, la mobilisation des goûts et des sensibilités s'imposent chaque jour davantage comme des impératifs stratégiques des marques : le capitalisme d'hyperconsommation est un mode de production esthétique.

Dans les industries de consommation, le design, la mode, la publicité, la décoration, le cinéma, le show-business des produits chargés de séduction sont créés en masse. Ils véhiculent des affects et de la sensibilité, ils agencent un univers esthétique proliférant et hétérogène par l'éclectisme des styles qui s'y déploie.

Partout le réel se construit comme une image en y intégrant une dimension esthétique-émotionnelle devenue centrale dans la compétition que se livrent les marques.

Tel est le capitalisme artiste, lequel se caractérise par le poids grandissant des marchés de la sensibilité, par un travail systématique de stylisation des biens et des lieux marchands, par l'intégration généralisée de l'art, du «look» et de l'affect dans l'univers consumériste. Créant un paysage économique mondial chaotique tout en stylisant l'univers du quotidien, le capitalisme est moins un ogre dévorant ses propres enfants qu'un Janus à deux visages.

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