L\'art en Mésopotamie

Contrairement à ce que l\'histoire récente s\'acharne à faire croire, l\'Iraq n\'est pas qu\'une terre de conflit, de pétrole et de pauvreté. Bien au-delà des enjeux géopolitiques, c\'est aussi - surtout ? -, à travers la civilisation exceptionnelle qu\'a connu la Mésopotamie, l\'un des pays dont l\'héritage artistique est le plus ancien et le plus grandiose. Aussi est-il urgent de rendre justice à l\'exceptionnelle continuité culturelle qui, en l\'espace de trois millénaires, a fait de \'\' la terre entre deux fleuves \'\', l\'un des lieux les plus brillants de l\'histoire de l\'humanité. L\'ouvrage entend montrer cette richesse d\'expression et aider à voir l\'exceptionnelle continuité artistique qui, en l\'espace de trois millénaires, conduit des architectures monumentales et des objets raffinés des Sumériens à ceux des Abbassides et de leurs successeurs, c\'est-à-dire de ce que nous pouvons appeler le \'\'classicisme\'\' mésopotamien, à la longue période du califat arabe et des siècles qui lui ont succédé. Le livre s\'ouvre sur l\'expérience sumérienne et le symbolisme complexe de son pouvoir royal, médiation entre les sujets et la divinité. Il passe ensuite aux différentes villes-états, à l\'empire des Assyriens, avec leurs splendides cités et à l\'empire célèbre des néo-babyloniens. Viennent ensuite les longs siècles pendant lesquels, sur le fond artistique et sur la civilisation préexistants, vont se greffer d\'abord l\'hellénisme, puis l\'Orient, venu de très loin, des steppes de l\'Asie, avec les Parthes, et l\'Orient plus proche, venu de la tradition perse, avec les Sassanides. Vient enfin l\'Islam : à côté des ziggourats de l\'antiquité vont se dresser les grands minarets de Samarra et la région va devenir le laboratoire d\'élaboration du langage artistique original de l\'art islamique. Mais une nouvelle fois, si Samarra représente le classicisme, l\'élaboration va cependant se poursuivre au cours des siècles, conduisant à la création de splendides monuments - comme la Mustansiriyya de Bagdad - mais aussi des objets en métal, des bois magnifiquement travaillés, des miniatures. Le volume s\'achève sur une annexe de 64 pages en noir et blanc, qui présente les principaux sites archéologiques grâce à des vues par satellite, des cartes, des plans et des photos d\'époque des fouilles, qui constituent parfois, aujourd\'hui encore, le meilleur témoignage sur ces monuments.