Souvenirs par Elisabeth Vigée Le Brun

Magnifiquement douée pour saisir la ressemblance dans un temps où le portrait est le seul moyen de représenter le visage humain, à quinze ans, Elisabeth Vigée Le Brun était déjà connue, à dix-sept ans elle peignait les portraits de l'aristocratie, peu après vingt ans elle était à la cour et bientôt le peintre attitré de la reine Marie-Antoinette, c'est dire que sa réputation était établie dans l'Europe entière.

Elisabeth Vigée Le Brun est à la mode, reçue partout, nommée à l'Académie de peinture et, certes elle jouit de ses succès qu'elle nous rapporte en détail dans ses Souvenirs, mais jamais elle ne se prend au sérieux, jamais on ne sent chez elle la moindre pompe. S'amuser pour elle reste la grande affaire, son siècle y est pour quelque chose peut-être : travailler pour vivre, fuir la révolution, traverser l'Europe seule avec sa fille, encourir mille mésaventures, le récit de tout cela reste empreint d'une légèreté dont nous avons hélas perdu l'habitude.