Exposition - Trésors carolingiens

Paris, BnF - site Richelieu (du 20 mars au 24 juin 2007)

Published on Tuesday 24 April 2007



Vaste mouvement intellectuel et esthétique, la Renaissance carolingienne a traversé l'Europe occidentale de la fin du VIIIe à la fin du IXe siècle. Charlemagne et ses successeurs, se posant en héritiers des empereurs romains dont ils revendiquaient l'héritage, ont été de véritables mécènes en encourageant la création dans tous les domaines.


Sacramentaire de l'évêque DrogonMetz, entre 845 et 855 (c) BnF, département des Manuscrits
Sacramentaire de l'évêque Drogon
La Renaissance carolingienne s'est déroulée sous les règnes successifs de trois grands souverains, Charlemagne (768-814), Louis le Pieux (814-840) et Charles le Chauve (840-877). Ce mouvement à la fois littéraire, religieux et artistique a marqué l'histoire du livre et des idées pour des siècles.

Cette période voit l'invention de l'écriture caroline, dont découlent les alphabets romains modernes, et la naissance d'un art totalement novateur, les artistes ont su fondre dans un ensemble harmonieux leur propre force créatrice, la tradition mérovingienne et les influences des deux grands foyers de culture qu'étaient alors l'Italie et l'Angleterre.

Les manuscrits enluminés sont les témoins de cette impulsion artistique. Désireux d'encourager la production de livres, les Carolingiens soumirent la présentation du texte et sa décoration à des exigences de qualité rigoureuses. D'une grande richesse et d'une extrême inventivité, le décor ornemental emprunte aux motifs élaborés par les Anglo-saxons ou les Irlandais, auxquels s'ajoutent rinceaux et autres ornements issus de l'art classique.

Evangiles dits de François II, reliés pour François Ier(c) BnF, département des manuscrits
Evangiles dits de François II, reliés pour François Ier
L'un des faits marquants de la Renaissance carolingienne est celui de la représentation humaine dans les manuscrits. Très limitée durant les siècles précédents, elle se développe sous Charlemagne et ses successeurs alors même que la querelle des images divise les théologiens de la Chrétienté.

La décision de Charlemagne de ne pas détruire les images eut d'immenses conséquences pour l'épanouissement de la production artistique au Moyen Âge. Dans l'immédiat elle donna lieu à une véritable floraison de manuscrits enluminés.

Témoins de la Parole divine, les manuscrits bibliques et liturgiques furent les premiers à bénéficier de ce renouveau. Ils reçurent un fastueux décor, exécuté à l'aide d'une palette de couleurs variées et de matériaux d'une grande valeur matérielle et symbolique, tels que l'or, l'argent et le pourpre. Aux yeux des Carolingiens, l'or et l'argent reflétaient par leur éclat la lumière divine, tandis que le pourpre revêtait une connotation impériale, suivant une ancienne tradition romaine instaurée par l'empereur Néron.

Le nouvel art s'est répandu à travers tout l'empire, pratiqué par différents ateliers impériaux ou monastiques qui avaient chacun leur style propre. les livres présentés par la BnF, réalisés entre 781 et 877, en exposent la richesse.

Comissaires d'exposition : Marie-Pierre Laffitte, conservateur général au département des Manuscrits. Charlotte Denoël, Conservateur au département des manuscrits.

Du 20 mars au 24 juin 2007. Bibliothèque nationale de France - site Richelieu, 58 rue de Richelieu, Paris 2ème. Métro : Bourse, Palais Royal, Pyramides. Ouvert du mardi au samedi de 10 à 19h, fermé le lundi et les jours fériés.


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