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Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), peintre français néo-classique.
Ingres acquiert les bases de son métier auprès de son père, Jean-Marie-Joseph Ingres, peintre et sculpteur et ancien élève de l'Académie des Beaux-arts de Toulouse. Il est formé à l'Académie de Toulouse, notamment auprès de G-J. Roques, peintre d'histoire et portraitiste. En 1796, il s'inscrit à l'Ecole des Beaux-arts de Paris pour étudier sous la direction de David. Après un premier échec au concours du prix de Rome, il est reçu l'année suivante avec Achille recevant les ambassadeurs d'Agamemnon.
Avant son départ pour Rome, des difficultés financières le conduisent à rechercher des commandes rémunérées. Ce sont ses premiers essais de portraits peints avec notamment les trois tableaux : Monsieur Rivière, Madame Rivière et Mademoiselle Rivière.
1806-1824 : Rome et Florence. Durant son séjour à la Villa Médicis, Ingres découvre Raphaël et le Quattrocento, qui marqueront profondément son style. Il travaille alors sur tois types de traitement du corps féminin : la femme assise nue de dos (La Baigneuse Valpinçon), la femme allongée (La Grande Odalisque) et la femme torturée et soumise (Roger et Angélique). Ingres multiplie également les portraits de personnalités influentes. Dans des compositions inspirées des portraits de la Renaissance italienne et flamande, il soigne minutieusement la posture de ses modèles qui regardent toujours le spectateur (François Marius Granet, Madame de Senonnes). Ingres est également attiré par le style Troubadour remettant la mode le Moyen Age et l'histoire de France dans un style réaliste, un souci de rigueur historique (La Mort de Léonard de Vinci).
En 1813 il se marie à Madeleine Chapelle (1782-1849), jeune femme de Guéret. Leur union sera durable et affectueuse pendant 36 ans malgré la perte de leur seul enfant mort-né. Ingres réalisa 10 portraits de sa femme. Le plus célèbre tableau est Le Bain turc. Madeleine est l'odalisque aux bras levés qui s'étire au premier plan. Le tableau fut réalisé en 1862 après le décès de Madeleine. Elle fut peinte d'après un croquis de Ingres réalisé en 1818.
Ingres revient à Paris en 1824, suite à un discret complot des cercles d'influence de l'art parisien, défenseurs du classicisme, Ingres apparait comme le sauveur de la tradition qui renouvelle l'art sans le détruire, à la différence des jeunes romantiques. Il expose au Salon de 1824 quelques sujets troubadours et Le voeu de Louis XIII, grand tableau commandé pour la Cathédrale de Montaban. Dans les portraits de cette époque, qui se détachent sur des fonds unis, Ingeres cherche avant tout à rendre la profondeur psychologique de ses modèles (M. Bertin).
Second séjour à Rome (1835-1841). Las de Paris et de ses critiques, Ingres quitte la France pour devenir directeur de l'Académie de France à Rome de 1835 à 1840. Pendant son directorat, il n'achèvera que deux tableaux L'Odalisque à l'esclave et Antiochus et Stratonice. Cette seconde période italienne équilibrée et sereine lui laisse le temps de se pencher sur sa propre image. Son Autoportrait laisse transparaitre la gloire, les honneurs mais aussi les désillusions et les échecs, privilégiant l'énergie et la volonté. De cette même époque datent des portraits dessinés d'amis et d'intimes. Violoniste quasi professionnel, participant à des trios et quatuors, Ingres rencontrait de nombreux musiciens : Liszt, Gounod, Paganini...
Retour à Paris, un peintre de cour (1841-1855). Son retour à Paris est précédé par le succès d'Antiochus et Stratonice qui fut un véritable événement. la famille royale le charge de concevoir les vitraux de la chapelle néo-gothique de Neuilly et lui commande une composition religieuse Jésus parmi les docteurs. Pendant son séjour à Rome, le duc de Luynes l'avait sollicité pour réaliser un ambitieux décor pour son château de Dampierre. Immense peinture murale de 6.60 mètres de large sur 4.80 de haut L'Age d'or et son pendant L'Age de fer devaient être le manifeste esthétique, testament professionnel d'Ingres. A 60 ans, Ingres avait accumulé une centaine de dessins avant de s'attaquer au décor. Aboutissement de la quête idéale de la stylisation presque abstarite, réflexion plastique raffinée sur la relation corps et espace, L'Age d'or ne sera jamais achevé, la Révolution de 1848 et la mort de sa femme le décidant à abandonner définitivement le chantier.
ortraitiste de genre ayant représenté les personnalités les plus emblématiques de son époqque, fasciné par le luxe et l'aristocratie, la séduction féminine et la mode, Ingres allait satisfaire dans quelques rares portraits peints durant sa vieillesse ses fantasmes de sensulaité mondaine ( La Vicomtesse d'Haussonville, La Princesse de Broglie).
1855-1867. Ses dernières années sont particulièrement fécondes. Il pousse plus loin ses recherches vers la dimension allégorique en écartant les références mythologiques et antiques. . Dans sa nouvelle version d'Oedipe et le Sphinx, il régénère son esthétique, le coloris acide et les formes idéalisées accentuant l'effet érotique et le caractère abstrait de la composition. Ingres dans une démarche voyeuriste multiplie les études de nus. Si l'inspiration orientaliste envahit son oeuvre, l'idée de peindre des variantes infinies de postures du corps de femme, déclinées depuis la plus chaste jusqu'à la plus incorrecte est perceptible dans ses recherches.
À sa mort, Ingres est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. La ville de Montauban a fait de son ancien atelier le musée Ingres.
Note : Biographie réalisée à partir du dossier de presse de l'exposition "Ingres 1780-1867", musée du Louvre 2006.
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