Exposition L'Epée, usages, mythes et symboles

Une exposition présentée au Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, Paris (21 avril - 26 septembre 2011)

Publié le Tuesday 14 June 2011



L'épée est l'un des objets les plus représentatifs du Moyen Âge, à la fois arme de guerre, signe de pouvoir et de justice et objet d'apparat.


Première manifestation consacrée à ce thème, l'exposition réunit cent vingt oeuvres : un ensemble d'épées couvrant toute la période du Ve au XVe siècle, dont certaines mythiques comme celle de Jeanne d'Arc, ainsi que des manuscrits, peintures, objets d'orfèvrerie et ivoires.

L'épée est présente dans toutes les civilisations pratiquant la métallurgie, de l'âge du cuivre jusqu'à l'époque contemporaine. À travers des objets archéologiques, la première
section de l'exposition présente les aspects relatifs à sa fabrication.

L'univers des ateliers et des forges est, par exemple, évoqué avec l'épée de Gicelin (première moitié du XIe siècle), qui porte la signature de son forgeron.

Quelle que soit sa forme, une épée est, immédiatement reconnaissable à ses quatre parties : la lame, la garde, la fusée, le pommeau. Au-delà de ces éléments invariables, il existe une extraordinaire variété de types (dague, fauchon, Messer) et de décors.

L'épée est d'abord une arme utilisée pour vaincre l'ennemi et donner la mort. L'apprentissage de son maniement est essentiel dans l'éducation des chevaliers et des princes. Un exceptionnel Traité de combat de tradition germanique, manuscrit de la fin du XVe siècle, dévoile l'enseignement de grands maîtres d'armes, dont Johann Lichtenauer.

L'épée est également porteuse de nombreuses significations symboliques. Elle illustre la prérogative royale en matière de droit et sert à rendre la justice, elle est utilisée lors de rituels fondamentaux comme l'adoubement et le sacre. Image d'une fonction, elle peut aussi être celle d'une nation.

Un des temps forts de l'exposition est ménagé pour la réunion d'épées « nationales ». Ces oeuvres, pour certaines encore jamais prêtées, incarnent à elles seules un pays, en faisant référence à l'un de ses souverains, tel l'épée de Svante Nilsson Sture, régent de Suède autour de 1500 et défenseur de son indépendance, ou, pour la France, la célèbre épée de Charlemagne, dite Joyeuse.

L'épée possède comme nul autre objet une part de personnification et d'enchantement, et certaines sont devenues mythiques, notamment dans la sphère littéraire et artistique. Elles portent un nom, à l'image des célèbres Durandal ou Excalibur. Elles sont dotées de qualités extraordinaires : voler, briser un roc, rendre invincible son propriétaire. Leur utilisation confine à la magie, on en appelle à elles comme à Dieu. Ainsi figurent parmi elles des épées de saints (épée de saints Côme et Damien, épée de saint Maurice, épée de saint Georges) ou encore de héros (Durandal, épée de Roland).

Sa présence, dans le réel comme dans l'imaginaire, se prolonge bien au-delà du Moyen Âge, depuis les épées touaregs du XIXe siècle jusqu'à l'épée moderne de l'académicien Jean-Pierre Mahé.

Catalogue de l'exposition L'épée, usages, mythes et symboles, éd. RMN.


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