Jean Carriès sculpteur, la matière de l'étrange

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris (du 11 octobre 2007 au 27 janvier 2008)

Publié le Friday 26 October 2007



Expérimentateur, en quête de perfection, travailleur acharné que sa passion finit par détruire, Carriès meurt à 39 ans en pleine gloire. Ses oeuvres renvoient à un imaginaire peuplé de songes fantastiques. L'exposition révèle ce monde à la frontière du rêve et du cauchemar en présentant près de 200 sculptures et objets d'art de l'artiste.


Jean Carriès (1855-1894)Masque de jeune fille, entre 1888 et 1894. Grès émaillé, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Jean Carriès (1855-1894)
Artiste de la fin du XIXe siècle, Carriès se distingue de ses contemporains par son goût pour la matière et son travail de la patine. Il met en évidence la matière de ses oeuvres, qu'elles soient en plâtre, en cire, en bronze ou en grès, et y laisse visible son empreinte, la marque de ses doigts.

Le trait est puissant et les détails ciselés, Jean Carriès travaille et expérimente la couleur et les effets de surface - lisses, heurtés, mats, luisants, grumeleux - sur ses plâtres, ses bronzes et ses grès émaillés.

Modeleur talentueux, il travaille par série : d'abord portraitiste, par opportunité autant que par goût, il est repéré au Salon de 1881 par les critiques d'art pour sa série des Désespérés, figures de bohême et de misère ; il enchaîne avec des bustes de fantaisie, portraits imaginaires tirés de ses rêves et autoportraits déguisés, et enfin des animaux en métamorphose, faits d'associations improbables au ainsi ses Grenouilles, dotées d'oreilles de lapin et d'ongles acérés.

Jean Carriès (1855-1894)Masque grotesque, carreau de la Porte monumentale. Entre 1891 et 1894. Grès émaillé, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Jean Carriès (1855-1894)
Carriès se découvre une passion pour le grès émaillé et les céramiques à la suite de l'Exposition Universelle de Paris en 1878, où il découvre des exemples d'oeuvres japonaises réalisées dans cette matière. Il travaille alors en statuaire ce matériau de potier et sous l'influence de l'art japonais, il abolit les frontières entre sculptures et objets d'art. Il multiplie les recherches de terres et d'émail sur ses pots.

En 1890, il s'attaque à un projet gigantesque pour l'atelier parisien de Winaretta Singer, musicienne américaine et peintre amateur: la Porte monumentale. Cette structure gothique qu'il n'a pu achever, est envahie d'animaux mutants aux peaux visqueuses, de trognes ridées et de figures grimaçantes est reconstituée et présentée dans l'exposition.

Jean Carriès (1855-1894)Parcours de l'exposition : 1) L'atelier de Carriès, le goût de la matière 2) Des débuts difficiles, l'orphelinat lyonnais 3) Le "Vélasquez du portrait" 4) Le grès, entre tradition et modernité 5) La Porte monumentale 6) Fortune critique de l'oeuvre de Carriès

Commissaires de l'exposition : Amélie Simier et Dominique Morel, conservateurs au Petit Palais.

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris - Avenue Winston Churchill - 75008 Paris. Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf les lundis et jours fériés). Nocturne le jeudi jusqu'à 20 h, uniquement pour les expositions temporaires. Tel : 01 53 43 40 0. Accessible aux personnes handicapées. Accès :Métro : Champs-Elysées-Clemenceau (ligne 1 ou 13) ou Concorde (ligne 1, 8 ou 12) / RER : ligne C, station Invalides ; ligne A, station Charles-de-Gaulle-Etoile / Bus : 42,72, 73, 80, 93


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