Au cœur de notre imaginaire collectif, les sorcières ont longtemps incarné l’allégorie de la vieillesse, de la mort, du vice et du mal. Elles sont associées au surnaturel, à la nature, à ce qui fait peur et que l’on ne maîtrise pas.

En 1862, la publication de « La Sorcière » de l’historien Jules Michelet marque une rupture : la sorcière devient alors à la fois un emblème de révolte, de connaissance et d’harmonie avec les éléments naturels, posant les bases de l’éco-féminisme.

Pour des artistes majoritairement masculins, la sorcière évoque l’autre et l’inconnu, avec sa part d’attraction et de menace. Dans une société patriarcale où la femme est considérée comme mineure, la sorcière personnifie la femme forte, qui menace l’ordre établi et deviendra un modèle et un symbole pour les féministes au cours du siècle suivant.

Ambivalente, la sorcière cristallise les fantasmes masculins sous forme d’icône érotisée dotée d’une éternelle jeunesse s’opposant ainsi à la vieille femme laide des contes et illustrations.

L’exposition fait dialoguer les arts - arts graphiques, peinture, sculpture, objets d’art, photographie, cinéma, musique, danse et littérature - au sein d’un parcours en trois grandes sections : la nuit, le corps, le savoir.

- La nuit, domaine de la liberté, de l’imaginaire et des possibles, des débordements des frontières, des métamorphoses.

- Le corps féminin, territoire de l’immensité du désir, de la sexualité qui fascine et effraie, support des fantasmes.

- Le savoir : c’est l’une des sources de la peur que la sorcière inspire : un savoir à la fois occulte et organique, une communication avec l’invisible et une connaissance de la nature, qui lui donne un pouvoir de vie et de mort sur les naissances et les récoltes.

Informations pratiques :
• Catalogue d'exposition Sorcières ! Fantasmes, savoirs, liberté. Editions Faton
• Musée de Pont-Aven : Place Julia, 29930 Pont-Aven
• Ouvert tous les jours 10h-18h, sauf le lundi.
• Tarif plein 8€ / Tarif réduit 6€